
Situation budgétaire des finances publiques
La Cour des comptes a publié en février 2025, un rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques début 2025.
Quelques définitions essentielles
Selon l’INSEE, le déficit public mesure la différence entre l’ensemble des dépenses courantes, dépenses d’investissement non financier et transferts en capital qu’elles effectuent, d’une part, et l’ensemble de leurs ressources non financières.
Le projet de loi de finances (PLF) présente l’ensemble des dépenses et recettes pour l’année suivante. Il détermine ainsi le budget, c’est-à-dire la nature, le montant et l’affectation des ressources et des charges selon un équilibre économique et financier déterminé.
État actuel des finances publiques
L’année 2024 est caractérisée par un faible montant de recettes, prolongeant et aggravant la situation déjà préoccupante en 2023.
- En 2023, le déficit public est de 5,5 % du PIB
- En 2024, le déficit est de 5,7 % du PIB (environ 169,6 Md€)
La Cour des comptes souligne que la croissance économique est restée positive et qu’aucune récession ne semble être de mise.
Plusieurs facteurs sont cependant à prendre en compte dans l’aggravation du déficit :
- Mauvaise évaluation dans la loi de finances initiale des objectifs de réduction du déficit, une révision à la baisse a été nécessaire.
- Pas suffisamment de recettes caractérisant un manque à gagner par la Cour des comptes.
- Des dépenses publiques importantes et fluctuantes. Les dépenses majoritaires dans la sécurité sociale (+4 Md€ des prévisions), les administrations locales (+10,7 Md€ des prévisions) ont contribué au dépassement des prévisions initiales. Les dépenses des administrations de l’État ont été contenues.
- Augmentation des charges liées à la dette (environ 60 Md € pour 2024)
Quelles perspectives pour 2025 ?
- Le budget établi pour 2025 prévoit une baisse du déficit à 5,4 % du PIB. L’objectif étant d’atteindre un déficit inférieur à 3% du PIB en 2029.
- Budget 2025 :
- Réduction du déficit à 139 Md € (baisse de 17,3 Md € par rapport au budget exécuté en 2024)
- Hausse des prélèvements obligatoires estimée à plus de 25 Md€ ; pour les grandes entreprises (taxe exceptionnelle) environ 8 Md € ; pour l’imposition des plus hauts revenus environ 2 Md € et l’extinction du bouclier tarifaire énergétique pour 3,9 Md €.
La Cour des comptes alerte sur le fait que les dépenses de l’État montrent une modération avec une quasi stabilité en valeur par rapport à 2024. Le risque est que la charge de la dette ne fasse qu’augmenter revenant ainsi en 2029 à 3,2% du PIB (107 Md €) et à 3,5% en 2031 (124 Md €) devenant ainsi le premier budget de l’État.
La Cour des comptes préconise le maintien des engagements pour 2025 afin de maintenir les ajustements prévus dans la durée.
A un niveau mondial, les prévisions de croissance mondiale ont été revues à la baisse en raison de l’application de droits de douane qui atteignent des niveaux inédits et du haut niveau d’incertitude du moment.
Le Fonds monétaire international alerte sur le fait que l’intensification d’une guerre commerciale et l’accentuation de l’incertitude pourraient peser davantage sur les perspectives de croissance à court et à long termes. Il préconise ainsi que les pays oeuvrent de manière constructive pour promouvoir un environnement commercial stable et prévisible et pour faciliter la coopération internationale.