Entre dégradation sécuritaire et complexité organisationnelle : comment réformer l’appareil policier dans la capitale de l’Europe ?

Entre dégradation sécuritaire et complexité organisationnelle : comment réformer l’appareil policier dans la capitale de l’Europe ?
30 juin 2025 Olivier Debeney

Entre dégradation sécuritaire et complexité organisationnelle : comment réformer l’appareil policier dans la capitale de l’Europe ?

Située au croisement des enjeux sécuritaires, politiques, institutionnels et linguistiques, la région de Bruxelles-Capitale est un condensé de la Belgique. À l’image du pays dont elle est la ville-centre, elle subit une recrudescence de faits délictuels et criminels sur fond d’expansion du trafic de drogue et des réseaux de criminalité organisée. En corollaire, l’organisation de ses forces de l’ordre est l’héritière d’un système profondément réformé au tournant du millénaire mais qui semble refléter davantage un impératif de conciliation politique qu’une déclinaison opérationnelle des besoins de sécurité. C’est tout particulièrement le cas lorsque l’on prête un œil aux zones de police locale actives dans la région de Bruxelles aux circonscriptions réduites et à la coordination parfois incomplète, entre elles tout comme avec leur homologue fédérale.

Par Aurélien Jean


Pour tenter de répondre à ces dysfonctionnements, l’Etat fédéral veut reprendre la main et imposer une réforme des zones de police bruxelloises, avec comme idée assumée de faire des émules ailleurs dans le pays. Réforme souvent évoquée, appelée de ses vœux par une bonne part de la classe politique flamande mais longtemps repoussée sous pression de l’échelon politique local, méfiant quant à tout ce qui pourrait amoindrir le pouvoir mayoral. Cependant, une telle refonte ne pourra pas faire l’économie d’une réflexion plus large sur d’autres aspects structurants du modèle actuel, notamment son financement : daté, complexe et mettant sous pression le budget des communes.

De manière générale, la réforme, qu’importe si et dans quelles conditions elle aboutit, ne se suffira pas à elle-même et impliquera un engagement politique a minima sur du moyen terme pour prétendre adresser dans la durée des problématiques incrustées. Ce faisant, le cas de la police bruxelloise est un exemple intéressant et illustratif de la difficulté à trouver un optimum organisationnel et du tâtonnement progressif des pouvoirs publics, entre contentement des édiles et réponses adaptées à des défis sécuritaires évolutifs.

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