 
Source : Ministère de l’intérieur, octobre 2025
Cette publication annuelle, élaborée conjointement par les services statistiques du ministère de l’Intérieur (SSMSI) et de la Justice (SSER), dresse un état des lieux des données administratives concernant les infractions liées à :
- la traite des êtres humains au sens strict,
- le proxénétisme,
- l’exploitation par le travail,
- l’exploitation de la mendicité,
- le trafic d’organes.
Les chiffres reposent sur les enregistrements de la police, de la gendarmerie et de la justice. Ils décrivent la part visible du phénomène : les situations détectées et qualifiées par les autorités.
Les victimes enregistrées
- 2 100 victimes ont été enregistrées en 2024 (soit environ 3 victimes pour 100 000 habitants) ; le total est stable par rapport à 2023 (–0,7 %).
 
- La répartition par type d’exploitation est la suivante :
- 47 % pour proxénétisme,
- 36 % pour exploitation par le travail,
- 21 % pour traite des êtres humains au sens strict,
- 1 % pour l’exploitation de la mendicité.
 
Profil des victimes
- 63 % sont des femmes,
- 23 % sont mineures (490 personnes, en hausse de 22 % sur un an).
- Les victimes de proxénétisme sont majoritairement féminines (96 %) et jeunes (âge moyen : 24 ans).
- Les victimes de travail forcé sont surtout des hommes (66 %) d’âge moyen 34 ans.
- Les enfants victimes de mendicité forcée ont en moyenne 12 ans.
Nationalités
- 46 % françaises, 54 % étrangères :
- 27 % originaires d’Afrique,
- 12 % d’Amérique,
- 9 % d’Asie,
- 4 % de l’Union européenne hors France.
 
- Les victimes africaines sont particulièrement nombreuses dans la traite au sens strict (54 %).
Répartition territoriale
- Taux national : 3,1 victimes pour 100 000 habitants.
- Taux élevés dans certains territoires : Mayotte (13,6 pour 100 000), Seine-Saint-Denis (10,4) et Val-d’Oise (8,6).
- L’exploitation par le travail est davantage observée dans les petites villes et zones rurales.
Les personnes mises en cause
2 100 mis en cause en 2024 (+9 % par rapport à 2023).
- 74 % pour proxénétisme,
- 20 % pour exploitation par le travail,
- 11 % pour traite au sens strict,
- 1 % pour exploitation de la mendicité.
92 % sont majeurs, 74 % des mis en cause sont des hommes.
- Proxénétisme : 28 ans,
- Traite : 37 ans,
- Travail forcé : 46 ans.
NB : la part des mis en cause de moins de 25 ans pour proxénétisme passe de 31 % à 53 % entre 2016 et 2024.
Nationalités
- 72 % sont de nationalité française (+20 points depuis 2016).
- Pour la traite au sens strict : 58 % français, 6 % de l’UE hors France.
- Pour le travail forcé : 64 % français, 13 % africains, 13 % asiatiques.
Les suites judiciaires
Orientation des affaires (2024)
2 567 personnes orientées par les parquets, dont :
- 11 % non poursuivables (souvent infraction insuffisamment caractérisée),
- 2 295 poursuivables.
Une réponse pénale est donnée dans 98,5 % des cas. Et 64 % des affaires donnent lieu à une information judiciaire (instruction par un juge).
- 72 % pour la traite,
- 70 % pour le proxénétisme,
- 22 % pour le travail.
Environ 60 personnes morales ont été mises en cause, dont 50 poursuivies.
Modes de poursuite
- 17 % comparution immédiate,
- 5 % convocation par officier de police judiciaire,
- 13 % autres modes (comparution à délai différé, CRPC…).
Les condamnations définitives (2023)
- 950 personnes condamnées, soit +6 % sur un an.
- 70 % pour proxénétisme, légère baisse pour la traite au sens strict.
- Âge moyen : 30 ans (–5 ans depuis 2016).
- 22 % de femmes parmi les condamnés.
- 7 condamnations sur 10 entraînent une peine de prison ferme.
Nationalités des condamnés
- 67 % sont Français (36 % en 2016).
- 10 % sont ressortissants de l’UE hors France (contre 33 % en 2016).
- 19 % sont originaires d’Afrique ou d’Asie.
 
