Relations commerciales transatlantiques : une exposition différenciée de la France et de l’Allemagne aux mesures douanières américaines

Relations commerciales transatlantiques : une exposition différenciée de la France et de l’Allemagne aux mesures douanières américaines
21 mai 2025 Olivier Debeney

Droits de douane américains : des impacts contrastés sur les économies française et allemande

Les États-Unis, sous l’impulsion de Donald Trump, ont relancé des politiques protectionnistes en 2024, menaçant l’Union européenne de sanctions douanières sur 200 milliards d’euros de biens. Une taxe de 25 % a notamment été appliquée à certaines importations européennes. Cette mesure a des répercussions différenciées selon les pays de l’UE.


France vs Allemagne : des structures d’exportation contrastées

  • France :
    • Exporte 4,1 milliards d’euros de boissons alcoolisées vers les États-Unis, secteur lourdement taxé.
    • Ses exportations restent néanmoins moins vulnérables, car plus diversifiées (pharmacie, parfumerie, aéronautique).
    • Taxation relativement limitée à 10 % pour 82 % de ses exportations.
  • Allemagne :
    • Fortement dépendante des exportations de machines-outils et d’automobiles, secteurs visés par les taxes américaines.
    • Subit de plein fouet les droits de douane à 25 % sur ces produits.
    • Plus vulnérable aux mesures protectionnistes américaines.

Dépendance commerciale aux États-Unis

  • La France est dans une situation déficitaire avec un solde commercial de -4,2 milliards d’euros, ce qui la rend moins exposée à des mesures de représailles.
  • À l’inverse, l’UE affiche un excédent global de 197 milliards, l’Allemagne de 93 milliards et l’Italie de 51 milliards, ce qui en fait des cibles plus probables des sanctions américaines.

Analyse structurelle et conjoncturelle

  • Les choix stratégiques passés, notamment la compression de la demande allemande dans les années 2000, ont fragilisé son économie exportatrice.
  • La diversité sectorielle française limite l’impact immédiat des droits de douane.
  • Toutefois, certains secteurs comme les spiritueux ou l’aéronautique restent sensibles.

Source

Le Figaro, 21/05/2025